Une maison bien isolée permet d'être moins malade, en limitant le froid à l'intérieur du logement pendant les périodes hivernales. Le froid a des impacts sur la santé, il provoque un affaiblissement général de l'organisme et peut être favorable au développement de maladies, comme le rhume et les bronchites.
« Une mauvaise isolation et la précarité énergétique qui en découle ont des effets indirects sur la santé », alerte Corinne Schadkowski, Directrice de l’APPA (Association pour la prévention de la pollution atmosphérique). Son association se mobilise sur toutes les questions relatives à la qualité de l’air, à l’extérieur comme à l’intérieur des locaux, du niveau global au niveau local : changement climatique, pollution urbaine et industrielle, risque allergique lié aux pollens, intoxications au monoxyde de carbone, environnement domestique…
Si des problèmes d'humidité et de moisissures, plus fréquents dans des logements mal isolés, apparaissent, les habitants peuvent développer des pathologies respiratoires. Quant à l’utilisation de chauffages d'appoint non réglementaires, elle peut aboutir à des intoxications au monoxyde de carbone.
« Les Anglais mènent des études de ce type depuis de nombreuses années. C'est beaucoup plus récent en France », indique Corinne Schadkowski. Une étude a en effet été menée en 2013 sous l'égide de la Fondation Abbé Pierre sur la thématique « Précarité énergétique et Santé », à Montpellier et dans le nord de la France, dans des situations climatiques très contrastées. Cette étude a démontré l’impact de la précarité énergétique sur la santé de la population.
Les personnes fragiles, les enfants et les personnes âgées sont plus sensibles aux effets du froid dans le logement. Les enfants tombent plus facilement malades. Quant aux personnes âgées, leur organisme s'affaiblissant, elles sont donc plus vulnérables et sensibles aux effets du froid. « Et si dans leurs logements se développe de la moisissure par exemple, poursuit Corinne Schadkowski, des problèmes de santé respiratoire peuvent apparaître ».
« La thématique de bien vieillir à domicile est très importante », explique Corinne Schadkowski. Ses équipes se retrouvent sur le terrain, fréquemment confrontées à des problèmes de personnes qui ont acheté un logement dans lequel ils ont vécu avec leur famille. Et puis, les enfants s'en vont. Les revenus diminuent parce que les personnes se retrouvent à la retraite et n'ont plus les moyens d'entretenir leur logement. Le coût de l'énergie augmente, et pèse de plus en plus dans la facture du ménage ou de la personne seule qui reste dans ce grand logement. Elles vont donc avoir tendance à se replier sur une ou deux pièces du logement qu’elles chaufferont. « Les autres pièces ne seront pas chauffées et c'est là que risquent de se développer des moisissures et une dégradation du bâti, indique la directrice de l’Association pour la prévention de la pollution atmosphérique. Plus le temps passe, plus le logement se dégrade et plus il sera difficile et coûteux de le rénover ».
Il est très important d’isoler son logement pour diminuer au maximum la facture énergétique, préserver cette énergie et donc lutter contre le réchauffement climatique. C’est très important en matière de protection de l’environnement, mais aussi en matière de confort de vie. Il ne faut surtout pas confiner son logement sous prétexte de l'isoler. En conséquence, « l'isolation doit toujours être couplée avec la mise en place d'un système de ventilation efficace, qui permet d'évacuer les polluants que nous générons tous au quotidien par nos activités », conclut Corinne Schadkowski.