La notion de confort est d’abord culturelle. Chaque société a su au cours de son histoire, développer les stratégies vestimentaires et les formes d’habitat les plus adaptées à son climat et à son mode de vie. Mais la perception du confort est fortement soumise à des facteurs psychologiques et physiques, c’est-à-dire liés à chaque individu.
Il n’est pas inutile de rappeler que l’âge, le sexe, l’état de santé ou de fatigue ainsi que l’activité au cours de la journée font varier considérablement la capacité des individus à s’adapter aux variations des paramètres liés au confort : température, rayonnement solaire, humidité, vitesse de l’air...
Nous passons beaucoup de temps à l’intérieur. Si la climatisation a pris une place parfois importante dans nos bâtiments, cela tient à l’évolution de nos modes de vie et à la confiance « trop grande » accordée à la technologie au détriment de règles de conception des bâtiments.
Les principaux paramètres scientifiques qui influent sur le confort d’été dans le bâtiment sont :
Le confort résulte de la capacité à maîtriser l’ensemble de toutes ces composantes pour que les personnes se sentent bien.
La conception des bâtiments (orientation, protection des façades et des vitrages…) a un impact sur la variation de ces paramètres mais l’occupation (nombre de personnes et activités), l’usage des équipements (éclairage artificiel, ordinateurs …) et la gestion des conditions d’ambiance (gestion de la ventilation et des températures de consigne en fonction de l’occupation) sont autant d’éléments qui concourent à la réalisation effective des conditions de confort.
Dans les documentations ou ouvrages traitant de la question du confort d’été, l'intérêt de l’orientation de la maison, de l’inertie de la structure et des protections solaires font consensus. Par contre, au niveau de l’isolation, les conclusions sont en général hâtives.
Nous avons donc voulu réétudier le sujet à tous les niveaux de la construction : le bâtiment entier, un comble aménagé et une paroi simple.
Pour apporter des réponses, les adhérents du FILMM ont conduit plusieurs études* en faisant varier tous les paramètres possibles pour en tirer des enseignements quant à leur influence (sens et importance de la variation) sur le confort d’été.
L’ensemble des études permet de mettre en évidence les paramètres les plus influents sur la température intérieure en été dans une maison :
La clé du confort d’été passe par la combinaison de protections solaires extérieures sur les fenêtres, la mise en place d’une ventilation la nuit, dont le débit dépend des conditions climatiques extérieures, la présence de plancher intermédiaire (et haut) avec une forte inertie et un très bon niveau d’isolation de la toiture (résistance thermique de l’isolant > 8 m2.K/W).
Au niveau de la paroi, le calcul permet d’obtenir des déphasages très différents en fonction de la masse volumique et la nature de l’isolant (de 1 à 5 heures)*.
Mais ces déphasages ne se retrouvent pas quand on prend en compte le comble ou la maison.
Un écart de déphasage d’environ 3h20 sur une paroi peut se résumer à un écart de 2h40 sur une maison*.
De plus, dans ce même exemple, ce déphasage n’apporte qu’un gain de température de 0,2°C dans l’ambiance intérieure de la maison*.
La toiture est la partie du bâtiment qui reçoit le plus de rayonnement solaire. Une isolation haute performance (Up <0,14) est connue pour limiter les déperditions l’hiver mais elle permet aussi de limiter la pénétration de la chaleur dans les combles. Elle ne doit donc pas être négligée dans le Sud de la France.
Il est très intéressant de noter qu’il n’y a pas de contradiction dans la stratégie d’économies d’énergie et le confort d’été*.
* Les études sont disponibles sur le site www.filmm.org.